Note d’intention – Dalila Souto

En tant que femme, j’ai toujours été attirée par l’action créative et avant-gardiste de certaines femmes de leur époque, au point que leurs vies et leurs œuvres demeurent aujourd’hui encore des symboles de talent, de créativité, de courage et de l’audace de s’opposer aux règles et aux dogmes qui cherchaient à les cantonner socialement et intellectuellement à un rôle secondaire.
Naturellement, je choisirai des artistes, dans les domaines de la musique et des arts plastiques (domaines qui me touchent plus personnellement), qui m’inspirent depuis longtemps : Nina Simone, Elis Regina, Frida Kahlo et notre Amália Rodrigues. Si les trois premières se distinguent immédiatement par leur créativité immense et leur talent, mais aussi par leur combat pour les droits humains, et plus particulièrement pour les droits des femmes, la dernière, Amália Rodrigues, fut politiquement plus discrète mais d’une importance extrême dans la « révolution » du fado. Le fado avant et après Amália est une autre chose. Par son audace et son intelligence, elle a transformé le fado de quelque chose de populaire et traditionnel en une forme d’art conscient, parfois érudite, parfois provocatrice. Dans un pays alors en retard et empreint de préjugés, cette femme sûre d’elle, indépendante et profondément créative, est devenue un exemple pour de nombreuses femmes portugaises.
Mon idée est de réaliser une peinture de grande dimension (sans exagération !) à partir d’images simplifiées, en fort contraste, de ces artistes, en explorant également des techniques de peinture plus informelles.